Saturday, July 9, 2011

Lettre de témoignage d’Annie et Pascal – arrives en Palestine avec la campagne « Bienvenue en Palestine »

Bethléem, le 9 Juillet 2011 

Nous sommes  un couple de parisiens (59 et 54 ans), qui ont de grands enfants.  Nous nous intéressons depuis de nombreuses années à la question palestinienne. En tant que citoyens français, nous ne pouvons  plus supporter le lâche soutien de nos gouvernants  à la politique israélienne,  l’impunité dont cet état continue de jouir.   Nous éprouvons le besoin d’affirmer publiquement notre indignation et de nous démarquer des hommes politiques censés nous représenter.

Nous avons  souhaite participer a la Mission Bienvenue En Palestine du 8 juillet, occasion magnifique de visiter et rencontrer  les palestiniens.  C’est donc notre premier séjour en Palestine.

Aujourd'hui, lendemain de notre arrivée, nous embarquons dans un bus avec un groupe de jeunes palestiniens pour participer a une manifestation organisée par le Palestinian National Initiative (PNI) a Qalandia, devant le mur, pour l’anniversaire de la déclaration d’illégalité du mur par la Haute Cour Internationale de Justice de La Haye.

Annie : Ma première surprise a été la jeunesse des manifestants et leur accueil chaleureux.  La présence de jeunes femmes palestiniennes est un élément très important pour moi. L’action s’est déroulée dans une bonne ambiance, chacun étant  joyeux et grave a la fois.  Je n’ai ressenti aucune agressivité de la part de ces jeunes gens.
 Je me suis sentie tout de suite solidaire de leur mouvement et j’ai brandi avec conviction la pancarte THE WALL MUST FALL.

Les jeunes manifestants étaient très intéressés par les raisons de notre présence parmi eux. Ils étaient touches que des européens partagent cette action, s’intéressent a leur situation, le mur, l’enfermement, un jeune frère de 16 ans en prison depuis un an qui ne peut recevoir de visite ou bien un père ou encore un oncle……

Je suis très sensible au fait que ces jeunes ne peuvent pas voyager. Ils ne connaissent le monde qu’ ‘à travers les medias. Ils  ont soif du monde et se sentent tellement oublies.

Arrives devant le mur, j’ai été frappée de voir les soldats israéliens filmer les manifestants. Ensuite,  j’ai été surprise que des soldats, face a un groupe de jeunes manifestant pacifiquement, utilisent des bombes lacrymogènes en grand nombre .Les jeunes se sont empresses de m’entrainer hors de portée des gaz et de me mettre a l’abri dans le car.

Pascal : L’impression la plus forte est la brutalité que dégage la simple vue de ces soldats.  Je connaissais ces images par la télévision, mais la présence à quelques mètres de distance de ces Robotcops  surarmés est très impressionnante.   Lorsque tout a coup les manifestants ont fui les soldats qui, je le suppose,  venaient de se mettre en marche, j’ai ressenti que ces jeunes fuyaient de possibles balles, qu’on est ici dans un autre contexte qu’une manifestation a Paris ou a Marseille.

Trois journalistes d’une télévision israélienne ont souhaite parler avec moi. Ils étaient embêtés  par le contenu de mes propos et par ma présence dans le “mauvais camp”.  Ils ont insiste pour que je parle avec quelques uns des soldats, par leur intermédiaire. Ils me disaient : “they are good people, you can talk with them”.  Ils sont tellement convaincus que leur armée est morale, que le bien est de leur cote. J ai refuse de parler a des hommes  places en mode  killing machines.
 
Une journée très intense qu’il est encore difficile d’analyser et qui va certainement nous aider à comprendre la réalité palestinienne. Et nous n’avons pas fini, puisqu’il nous reste une semaine d’expériences à vivre ici grâce aux associations locales qui nous ont invités.

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